François RIETHER : Une critique du progrès, l’Ecole de Francfort (2ème partie) – Mardi 4 Février 2025 – Amphi AT01 (RDC) – de 17h30 à 19h20

François Riether est linguiste germaniste, retraité de l’Education Nationale et auteur-compositeur membre de la SACEM. il fit ses études supérieures germaniques à la Sorbonne et à l’Université de Marburg en Allemagne.
En musique : preneur de son + production/composition
Il est aussi : marinier / membre du CS d’Attac France / président du conseil de développement Marennes-Oléron / etc.

Résumé de la conférence :

Il nous présente l’historique et le contenu de l’École de Francfort : le contexte des lendemains de la première guerre mondiale, les activités dans l’entre-deux guerres et l’influence des philosophes tels que Theodore Adorno, Herbert Marcuse ou encore Max Horkheimer, les principaux représentants de l’École de Francfort, au sein de laquelle a été élaborée la théorie critique.
Il présentera une analyse succincte de « La dialectique de la raison », années 50-60 (Marcuse et le freudo-marxisme), successeurs (Habermas, Axel Honneth, Hartmut Rosa).

On regroupe sous le nom d’École de Francfort un certain nombre d’intellectuels allemands rattachés à l’ »Institut de recherche sociale » de l’université de Francfort, fondé au lendemain de la première guerre mondiale et encore actif aujourd’hui. Parmi eux, Max Horkheimer, Theodor Adorno, Herbert Marcuse, Jürgen Habermas, Axel Honneth, Hartmut Rosa, etc.

Lecteurs de Marx et de Freud, ils ont fondé une « théorie critique« , dont le but est d’analyser comment la prometteuse raison émancipatrice des Lumières (XVIII ème siècle) a finalement débouché sur la grande boucherie de 14-18, puis sur les génocides et les totalitarismes du XXème siècle. Cette « révolution-involution » est liée au contexte d’une industrialisation productiviste et déshumanisante menant à la marchandisation du monde via l’hyper-consommation, et d’une techno-science productrice d’armes toujours plus meurtrières, jusqu’à la menace atomique d’autodestruction de l’humanité.

 Et notre actualité – guerres, libéralisme autoritaire, individualisme paranoïaque débouchant sur le communautarisme et la xénophobie raciste, désinformation massive, vérités alternatives et fake news en tous genres – confirme leurs inquiétudes clairvoyantes. S’y ajoutent la menace d’un pouvoir numérisé incontrôlé concentré dans quelques mains (GAFAM, IA, Elon Musk), et les conséquences mortifères de l’anthropocène dont nous sommes depuis peu conscients.

La grande question reste donc : les révolutions, qu’elles aient été politico-sociales comme de 1789 à 1917, industrielles ou même culturelles, se sont-elles traduites par un progrès ou une régression ?

L’ École de Francfort y répond sous la forme d’une dialectique entre évolution et involution !

Bibliographie :

Max Horkheimer et Theodor Adorno :
– La dialectique de la raison – Tél Gallimard, 1974

Herbert Marcuse :
Eros et Civilisation – éditions de Minuit, 1958
L’Homme unidimensionnel – trad. Monique Wittig, éd. de Minuit, 1968

Jürgen Habermas :
La Technique et la science comme « idéologie »  Tél Gallimard, 1990
Théorie de l’agir communicationnel – Fayard, 1987
Morale et communication – Champs Flammarion, 1999

Axel Honneth :
– Critique du pouvoir : Michel Foucault et l’École de Francfort, élaborations d’une théorie critique de la société – La Découverte, 2017
Le Souverain laborieux, une théorie normative du travail – Gallimard,  2024

Hartmut Rosa :
– Aliénation et accélération : vers une théorie critique de la modernité tardive – La Découverte 2012
– Résonance : une sociologie de la relation au monde – La Découverte poche, 2021

 

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